- ARTICLE
Une nouvelle espèce de taupe au Muséum d’Histoire Naturelle
Parmi l’actualité qui touche les collections de zoologie du Muséum de Toulouse, une des dernières concerne la découverte d’une nouvelle espèce de taupe pour notre région !
Vous utilisez un navigateur obsolète. Merci de mettre à jour votre navigateur pour profiter pleinement du site.
Mandrill, Mandrillus sphinx, don S. Pianet 1872 – coll. muséum, MHNT.PRI.54
La situation géographique de la région toulousaine, entre Pyrénées et Massif Central, Océan Atlantique et Mer Méditerranée, en fait une zone propice à la diversité animale. Outre la faune locale, parfois endémique aux Pyrénées, les collections zoologiques du muséum recèlent de nombreux trésors exotiques. Depuis 1865, le musée s’est enrichi au fil des générations d’acquisitions venues compléter les collections initiales. Les amateurs et scientifiques locaux, ménageries de passage en région toulousaine, sociétés scientifiques telles que la Société d’Histoire naturelle de Toulouse et différents établissements à travers le monde ont permis l’accroissement des fonds des diverses disciplines que compte la zoologie dont suivent quelques exemples notables.
Charles Marquet, naturaliste, est à l’origine fin XIXe de la collection d’insectes du muséum qui s’enrichira au fil du temps par de nombreux apports tels ceux de Jules Berdoulat, Évariste Delherm de Larcenne ou encore Ignace de Sagarra .
Les ensembles de lépidoptères les plus remarquables par leur importance sont les collections Bernadette Berretrot et Robert Berretrot, Antoine Coulondre, Émile Guyot, Jacques-Henri Renaudie, Laurent Schwartz et Jean Roubinet. Les hyménoptères sont essentiellement représentés par la collection Henri Ribaut, les orthoptères par la collection Henry Wilfrid Brölemann et enfin, les coléoptères par les collections Amédée Champenois, Paul Marius Dufaut, Achille Foullioux, Henri Galibert, Louis Gavoy et Abel-Félix Perrier.
Au sein de la collection d’herpétologie, composée d’euproctes des Pyrénées endémiques à notre région, de protées centenaires du laboratoire sous-terrain de Moulis en Ariège ou encore de couleuvres de Martinique en fluide et considérées comme ayant disparu à la fin du siècle dernier, on retrouve l’immense crocodile de Madagascar que des milliers de visiteurs ont pu toucher dans l’ancien musée. René Bourret, professeur à l’Université nationale du Viêt Nam de Hanoï a donné en 1947 de nombreux spécimens du Sud-Est asiatique. Il s’intéressa particulièrement aux serpents et aux tortues, dont quatre spécimens types sont conservés au muséum.
Parmi les spécimens de “poissons” conservés au muséum, la collection de spécimens nordiques conservés en fluide constitue une rareté, elle fût donnée par Herman Baars, représentant de la Commission norvégienne, à l’Exposition universelle de Paris à l’issue de l’évènement en 1867.
Des spécimens spectaculaires d’esturgeons pêchés fin XIXe à Grenade-sur-Garonne, près de Toulouse, témoignent de la disparition de certaines espèces majeures dans nos cours d’eau.
D’autres échantillons témoignent du passé colonial de la France en Afrique comme la série de poissons d’eau douce au Congo-Brazzaville collectée par Léon de Poumayrac de Masredon lors de ses missions d’exploration.
De même, Jean Thomas, explorateur d’Afrique Centrale et fondateur du Musée de zoologie de Saint-Paul sur Save, donnera en 1930 une collection unique de poissons du lac Tchad.
Gaston de Roquemaurel, second de l’amiral Jules Dumont d’Urville sur l’Astrolabe et grand navigateur des Mers du Sud donne ses collections à la Ville en 1841 et 1854.
Jean-Baptiste Noulet, naturaliste et pyrénéiste donne ses collections à l’établissement en 1872 dont ses mollusques terrestres et d’eau douce qu’il a étudié entre 1830 et 1870.
L’Abbé Dominique Dupuy donne en 1879 une importante collection de malacologie dont les spécimens types qui lui ont servi a décrire une dizaine d’espèces nouvelles de mollusques terrestres de la région.
La collection la plus diversifiée, avec plus de onze mille spécimens, est celle de Gérard Azaïs qui la donna au muséum en 1919.
Enfin, autre collection remarquable par la rareté de certains spécimens et la qualité de leur conservation, la collection du naturaliste Jean Labouesse comprenant trois mille spécimens acquise en 2013.
Peu après son ouverture, en 1868, le muséum recrute un taxidermiste, Victor Bonhenry. Son futur gendre et ancien élève, Philippe Lacomme intégrera pour sa part le muséum en 1918. Ils naturaliseront des centaines de spécimens entre la fin du XIXe et le début du XXe, tel l’éléphant d’Asie Punch qui se dresse désormais à l’entrée du musée. Ils ont également restauré les premiers spécimens du muséum, comme la girafe d’Abyssinie disséquée par Nicolas Joly qui décrivit pour la première fois son anatomie en 1844.
Les dépouilles arrivaient parfois directement du Jardin zoologique, situé dans l’enceinte du Jardin des plantes, à qui des voyageurs ou fonctionnaires en mission à l’étranger confiaient à leur retour des animaux ramenés vivants qui ne s’acclimataient pas toujours très bien à leur nouvel environnement. Les ménageries de passage alimentaient également le laboratoire en animaux exotiques.
Mentionnons également les collections de desmans des Pyrénées d’Eugène Trutat, de taupes aquitaines, la peau d’oncille (chat tigre) provenant de Guyane, les spécimens naturalisés de bouquetins des Pyrénées (sous-espèce disparue en 2000), les naturalisations et squelettes complets des derniers ours de souche pyrénéenne inventoriés en 2012, Cannelle et Papillon ainsi que le spécimen type de gorille mayema identifié comme tel en 2015.
La collection de mammifères est également composée de très nombreux crânes et montages ostéologiques dont deux d’éléphants d’Asie collectées en Inde en 1743 par les pères Jésuites de Pondichéry.
En 1923, Victor Besaucèle fait don de l’une des plus importantes collections d’oiseaux naturalisés en Europe, plus de quatre mille cinq cents spécimens qui seront exposés dans la galerie éponyme inaugurée le 21 mai 1927. L’acquisition en 2010 de la collection d’œufs paléarctiques de Jacques Perrin de Brichambaut, probablement l’une des plus complètes au monde avec ses quinze mille spécimens, est venue enrichir la collection d’ornithologie, fleuron des fonds zoologiques du muséum.
Elle comporte des squelettes complets ou post-crâniens et des crânes, composés de cartilages pour les lamproies, requins et raies et d’os pour les “poissons” actinoptérygiens, amphibiens, mammifères, “reptiles” et oiseaux.
De nombreux montages ostéologiques dynamiques ont été réalisés dans le cadre de la réouverture de l’exposition permanente en 2008, avec notamment le fameux mur des squelettes parfaitement résumé par la cavalière et son cheval.
Autre particularité du muséum de Toulouse, le remontage inédit du squelette du rorqual commun, selon les découvertes les plus récentes .
Enfin, à l’abri des regards, plusieurs collections remarquables sont conservées dans les réserves. Celle du comte Armand de Montlezun, aide naturaliste en zoologie, qui a cédé au muséum une collection insolite de deux cent neuf os péniens de mammifères rassemblés entre 1895 et 1913 et pour la plupart récupérés sur les dépouilles du laboratoire de taxidermie.
De même, la collection de bréchets et de bassins d’oiseaux constituée essentiellement par Jacques Estanove.
Notons aussi la présence dans cette collection d’ostéologie, l’existence d’un squelette de Lynx boréal trouvé en 1973 par Jean-Pierre Besson dans le Béarn.
Au delà des vertébrés, des insectes ou des mollusques, d’autres groupes zoologiques sont également conservés au muséum. Ainsi, outre la collection d’éponges, de coraux, de méduses et autres animaux marins primitif issus principalement d’anciennes collectes, les vers annelés, groupe frère des mollusques, sont bien représentés avec la donation en 2011 de la collection d’annélides conservés en fluide du professeur Narcisse Giani.
Les échinodermes, groupe frère des vertébrés, ont désormais leur collection de référence avec la centaine de spécimens donnés en 2017 par Marc Barkat.
Enfin, au sein des arthropodes, on retrouve en plus des insectes, les limules, les arachnides et les crustacés, dont un type d’amphipode provenant d’une grotte près de Prades, donné en 2018 par Nicole Coineau, directrice de recherches CNRS, et le professeur Claude Boutin. Ce dernier, déjà donateur en 2009 d’un squelette de dauphin et de types de protistes ciliés, nous permet de clore avec l’infiniment petit notre boucle de présentation des collections de zoologie à ses frontières les plus extrêmes.
2000 ans, 2000 objets
La zoologie sur un site commun aux musées toulousains à l’occasion des 2000 ans de la ville : 2000 ans, 2000 images.
eRecolnat
Des spécimens types de zoologie sur la base eRecolnat.
Wikimedia
Photographies des collections de zoologie, dont les collections ostéologiques.
Parmi l’actualité qui touche les collections de zoologie du Muséum de Toulouse, une des dernières concerne la découverte d’une nouvelle espèce de taupe pour notre région !
Nous vous invitons à découvrir la genèse du Mur des squelettes du Muséum de Toulouse, voir son intérêt et explorer l’histoire de quelques-uns de ses acteurs.
Plus du quart de la diversité taxonomique du vivant décrite à ce jour, vit juste sous nos pieds, tout au moins dans les divers sols de la planète.
Dans le cadre de la nouvelle exposition temporaire « Sex-appeal » du muséum de Toulouse, le visiteur aura la possibilité de découvrir la diversité des vocalisations des Cervidés émises en dehors ou pendant la période de reproduction (rut).