J’ai trouvé cette pierre dans mon jardin, est-ce une météorite ?
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Article par JEAN PIERRE ULMET
Ancien professeur au département de physique de l’INSA de Toulouse, volontaire du Muséum de Toulouse.
Malheureusement la probabilité de trouver une météorite dans son jardin ou en se promenant est extrêmement faible… Mais ce titre en forme d’interrogation va nous permettre d’évoquer ces pierres qui tombent du ciel, des plus petites dont on admire la trace lumineuse les belles nuits d’été et que l’on désigne sous le joli nom d’étoiles filantes jusqu’aux « monstres » de plusieurs kilomètres tel que celui qui a probablement contribué à la disparition des dinosaures et de beaucoup d’autres espèces moins connues, il y a 66 millions d’années ! Ce sera aussi l’occasion d’évoquer les innombrables objets qui peuplent notre système solaire…
Mais quelles sont ces pierres tombées du ciel ?
On peut facilement imaginer les interrogations des premiers humains devant ces apparitions lumineuses et parfois sonores liées à la chute de météorites de taille plus ou moins importante. A l’opposé des phénomènes astronomiques qui présentent une certaine régularité, par exemple les phases de la Lune et les éclipses, nos lointains ancêtres devaient être apeurés et fascinés par les chutes sporadiques de ces pierres tombées du ciel dans de spectaculaires traces lumineuses…
Dans l’Antiquité les premières références aux météorites sont dues à l’astronome et philosophe présocratique grec Anaxagore (né vers 500 et mort en 428 avant notre ère) célèbre pour ses recherches sur les causes rationnelles des phénomènes naturels. Il est le premier à formuler l’hypothèse que les météorites pourraient provenir du Soleil qu’il considérait comme une pierre en feu. Des chutes de pierres sont mentionnées dans la Chine ancienne sans toutefois que soit évoquée leur origine. Considérées avec respect, voire vénération, les météorites métalliques ont été utilisées par les Anciens, par exemple une très belle dague en fer météoritique a été retrouvée dans le tombeau de Toutânkhamon (fig)
Jusqu’au XVIIIe siècle, en fait, l’idée que des pierres puissent tomber du ciel est rejetée par les savants. En 1794 le physicien allemand Chladni fait l’hypothèse de l’origine extraterrestre des météorites. La majorité des savants va se rallier à cette proposition tout au long du XIXe siècle, bien établie depuis.
Une météorite, en effet, est un objet solide d’origine extraterrestre (très majoritairement circonscrite au système solaire) se dirigeant vers la Terre et pénétrant dans l’atmosphère à très grande vitesse, de l’ordre de quelques dizaines de kilomètres par seconde. A ces vitesses, le frottement contre les gaz de l’atmosphère provoque un échauffement considérable pouvant atteindre plusieurs milliers de degrés à l’origine d’une vive lumière et d’une abrasion plus ou moins complète de la météorite dépendant de sa masse et de sa nature. Les étoiles filantes évoquées dans l’introduction ont pour origine des micrométéorites de dimensions millimétriques entièrement brûlées par l’échauffement. Les poussières les plus petites sont rapidement freinées par la haute atmosphère et parviennent quasiment intactes sur Terre(1). Par contre, une certaine masse résiduelle peut percuter le sol lorsqu’il s’agit de météorites plus massives, provoquant des dégâts et même des cicatrices importantes (cratères) sur la surface terrestre. Par chance la majorité est de petite taille.
La quantité de matière extraterrestre qui tombe chaque jour sur la Terre est considérable, de l’ordre de 100 à 1000 tonnes.
Pour se conformer à la dénomination internationale notons que l’objet qui arrive dans l’atmosphère terrestre est appelé météoroïde alors que météorite est réservé en principe au fragment qui atteint la surface de la Terre mais c’est sans doute le nom le plus employé.
Origine des météorites
Depuis les années 1950, il est bien établi que les météorites proviennent majoritairement de la ceinture d’astéroïdes qui orbite entre les planètes Mars et Jupiter.
Cette ceinture est formée de millions de corps dont la taille va du grain de poussière jusqu’à des planétoïdes de quelques centaines de kilomètres (950 kilomètres de diamètre pour Cérès, le plus gros d’entre eux). On pense qu’elle correspond à l’emplacement d’une planète qui n’a pu se construire lors de la formation du système solaire sans doute à cause de Jupiter dont les résonances orbitales ont chassé les petits corps et empêché leur accrétion. Leur composition chimique et leur structure peuvent varier mais ils représentent tous des stades primitifs de la formation du système solaire et sont essentiellement de nature rocheuse ou métallique.
La ceinture d’astéroïdes est loin d’être un emplacement tranquille car les collisions entre les différents corps sont nombreuses et peuvent les éjecter de leurs trajectoires initiales sans compter les influences gravitationnelles des planètes voisines : Mars et surtout Jupiter 3000 fois plus massive que sa voisine … Un grand nombre de ces corps se retrouve ainsi sur des trajectoires susceptibles de recouper celle de notre planète. On les appelle les géocroiseurs et, les moyens de détection s’affinant sans cesse, les astronomes se sont aperçus qu’ils étaient extrêmement nombreux. On estime que de l’ordre d’un demi-million de ces géocroiseurs ont une taille comprise entre 50 et 100 mètres et que l’un d’entre eux frappe la Terre en moyenne tous les mille ans. Environ un millier d’astéroïdes ont une taille supérieure à 1 kilomètre et présentent un réel danger pour l’humanité. Ils sont très surveillés mais l’on n’a pas encore de moyens pour éviter une collision éventuelle avec notre planète. C’est un sujet dont l’humanité commence sérieusement à se préoccuper, sinon s’inquiéter… Tout récemment, en septembre 2022, la NASA a effectué un essai avec la mission DART (Double Asteroid Redirection Test), d’ailleurs réussi, pour dévier l’astéroïde Dimorphos (160 mètres de diamètre) de sa trajectoire grâce à l’impact d’un engin terrestre lancé sur lui à grande vitesse. Cet astéroïde ne présentait pas de danger mais cet essai a constitué une importante « première » confirmant la validité de la méthode de l’impact pour dévier certains corps dangereux. Considérant l’immense différence des masses, le résultat n’était pas acquis mais il ouvre un grand espoir en cas d’un éventuel futur danger…
Nous verrons plus loin que la taille de l’astéroïde « tueur de dinosaures » qui a frappé la Terre il y a 66 millions d’années a été estimée à une dizaine de kilomètres ! Heureusement la probabilité de rencontre avec un tel objet est de l’ordre d’une collision tous les 100 millions d’années… !
Depuis quelques décennies on a découvert qu’un très petit nombre de météorites provenaientde la Lune ou de Mars, arrachées à l’attraction de ces astres lors de chocs violents avec de grosses météorites.
Enfin il faut signaler que les étoiles filantes proviennent de poussières ou de micrométéorites. Si celles-ci sont associées à des poussières émanant de comètes, elles peuvent se présenter sous forme d’essaims (on dit quelquefois « pluie ») lorsque la Terre traverse des zones riches de ces micrométéorites. Cela se produit un certain nombre de fois dans l’année et on donne à ces essaims un nom rappelant la région du ciel d’où ils semblent provenir. A titre d’exemple on peut citer l’essaim des Perséides, sans doute le plus connu, dû à des grains de poussière issus de la comète Swift-Tuttle dont l’orbite recoupe celle de la Terre. Son nom vient de la constellation de Persée, zone du ciel d’où semblent émerger les étoiles filantes dont la fréquence maximale se situe vers le 12/13 août.
Bien que cette région ne « fournisse » que très peu de météorites à la Terre, il existe bien loin du Soleil, au-delà de l’orbite de Neptune, une zone beaucoup plus large (plus de 3 milliards de kilomètres) que la ceinture d’astéroïdes. Elle est formée de centaines de milliers de corps (d’une centaine de kilomètres de diamètres) composés essentiellement de substances gelées (ammoniac, eau, méthane…). C’est la ceinture de Kuiper qui constitue aussi un formidable réservoir de milliards de comètes à courte période. Pluton (2316 kilomètres de diamètre), jadis comptée parmi les planètes du système solaire, est maintenant considérée comme une planète naine faisant partie de la ceinture de Kuiper ainsi d’ailleurs que deux autres planètes naines, Makemake et Haumea.
Enfin, pour être exhaustif, le système solaire possède à ses confins, à la limite de l’influence gravitationnelle du Soleil, le nuage d’Oort, nuage sphériquequi contiendrait des milliers de milliards d’objets glacés de taille kilométrique à l’origine des comètes à très longue période, voire des comètes à trajectoire parabolique n’effectuant qu’un seul passage autour du soleil.
De manière générale, ce très bref aperçu de notre système solaire nous montre cependant son extrême complexité car, outre les huit planètes que nous connaissons, l’influence gravitationnelle du Soleil s’exerce sur des milliards et des milliards de corps tous en relation avec la nébuleuse primitive et les premiers stades de la formation du système solaire. Autre image fausse, celui-ci est loin d’être un lieu de stabilité où tous les objets ont des trajectoires assignées et immuables… Depuis le début, il y a 4,6 milliards d’années, ces derniers n’ont pas arrêté de voir leurs trajectoires se modifier au gré des collisions incessantes et des multiples influences gravitationnelles. Des calculs ont montré que les trajectoires des planètes étaient « chaotiques », imprévisibles à l’échelle d’une soixantaine de millions d’années…
Pendant longtemps la connaissance de notre système solaire a été fortement limitée par nos moyens d’observation. Les météorites (pas trop grosses !) constituent une « aubaine » car, témoins des premiers temps et donc sources d’informations sur la nébuleuse primitive, elles sont importantes pour les scientifiques…Depuis quelques décennies la possibilité d’envoyer des engins dans l’espace pour des missions d’observation et même de récolte d’échantillons sur les planètes et plus récemment sur les comètes et les astéroïdes, a fait faire un bon de géant à nos connaissances sur les corps du système solaire, sur leur composition et leur formation. Par exemple, la sonde Rosetta envoyée à la rencontre de la comète « Tchouri » et son petit module Philae qu’elle a largué, en 2014, a fourni des informations importantes sur la structure et la composition des comètes. Encore plus récemment la sonde japonaise Hayabusa 2, après une mission de 6 ans, a rapporté des échantillons provenant de l’astéroïde carboné Ryugu. Au total et à ce jour, plusieurs milliers de molécules organiques ont été identifiées dans seulement 5 grammes de matière et, à la grande joie des exobiologistes, l’uracile, un des composants de l’ARN a été détecté, apportant un argument supplémentaire aux partisans de l’origine extraterrestre de la vie.
Nature des météorites
Les météorites peuvent être d’une grande variété quant à leur composition et leur structure et s’il n’est ici pas question d’entrer dans des détails réservés aux spécialistes, on peut quand même en distinguer deux grandes catégories :
Les météorites non différenciées appelées également chondrites représentent environ 85% des météorites trouvées sur la Terre. Ellesproviennent de corps trop petits, de taille inférieure à quelques kilomètres, pour avoir eu le temps de se différencier lors de leur formation. Ce sont surtout des météorites pierreuses constituées de silicates et de métaux (fer, nickel) composants d’environ 80% des chondrites. Elles sont formées de petites sphérules, les chondres, à l’origine de leur nom, cimentées dans une matrice grenue.
En beaucoup plus petites proportions on trouve les chondrites carbonées composées d’éléments riches en carbone.
Les météorites différenciées proviennent de corps suffisamment gros pour avoir connu une fusion puis une séparation en différentes couches (par exemple la Terre est composée d’un noyau, d’un manteau et d’une croûte en surface). La plupart des météorites provenant de la surface de ces corps (achondrites) sont pierreuses. D’autres sont issues de noyaux d’astéroïdes et surtout constituées de métaux, essentiellement fer et nickel. Enfin, il existe aussi des lithosidérites qui ont une composition mixte à base de silicates et métaux.
Quelques météorites célèbres…
Tout au long de l’histoire de l’humanité de nombreuses chutes de météorites ont été rapportées soit par des témoignages visuels liés aux traces lumineuses accompagnant la chute de la météorite, soit par la découverte de la météorite elle-même lorsque celle-ci, assez massive, n’a pas été entièrement détruite par le violent échauffement (certaines météorites ont été fragmentées ou ont explosé lors de leur chute).
La probabilité d’être tué par la chute d’une météorite est extrêmement faible. Quelques rares cas de blessures et de décès concernant des humains ou des animaux sont connus. Par contre plus fréquents peuvent être les dégâts matériels (par exemple toitures trouées, vitres et portes soufflées, etc.).
► Quelques météorites sont demeurées célèbres dans le monde telle que celle de 127 kilogrammes tombée en 1492 près du village d’Ensisheim (Haut-Rhin). C’est la plus ancienne répertoriée en Europe. Elle est classée comme chondrite à olivine et hypersthène (deux silicates) et de nombreux morceaux prélevés sur celle-ci ont été conservés dans des musées.
► La météorite de Bedengo tombée en 1784 au Brésil, masse de fer de 5 tonnes, la plus grosse tombée dans ce pays.
► En France la météorite de Chassigny (4 kilogrammes) tombée en 1815 en plusieurs fragments dont quelques- uns seulement sont identifiés et localisés. Le Muséum National d’Histoire Naturelle en possède des exemplaires. C’est une des rares météorites dont l’origine martienne a été reconnue parmi environ 200 autres dans le monde de la même origine.
► Toujours dans notre pays, en 1864, la météorite d’Orgueil (près de Montauban) est une rare chondrite carbonée très étudiée car on y a détecté des acides aminés ce qui a alimenté l’hypothèse que les briques élémentaires de la vie pourraient être d’origine extraterrestre, apportées par des météorites.
► La météorite d’Allende tombée en 1964 au Mexique. C’est une chondrite carbonée très étudiée et c’est grâce aux éléments radioactifs qu’elle contient que l’on a pu déterminer avec précision l’âge de la Terre soit 4,567 milliards d’années.
► Très récemment, en 2013, la météorite de Tcheliabinsk a traversé le ciel de l’Oural sous l’œil de milliers de personnes. Son poids a été estimé à 10.000 tonnes et son diamètre à une vingtaine de mètres. On estime qu’elle est arrivée dans l’atmosphère à une vitesse de 15 kilomètres par seconde et qu’elle a explosé à une altitude d’une trentaine de kilomètres provoquant des dégâts à 4000 bâtiments (fenêtres et portes soufflées…) et blessant un millier de personnes. Un fragment d’environ 500 kilogrammes a été récupéré au fond d’un lac…
► Encore plus récemment (13 février 2023) une boule très lumineuse a traversé le ciel de Normandie. Estimée à environ 1 mètre de diamètre cette météorite a explosé en de multiples fragments. La zone des chutes ayant été localisée, un certain nombre de « chercheurs de météorites » ont pu récupérer des fragments qui, rappelons-le, présentent un grand intérêt scientifique.
► Il ne faut pas oublier de mentionner la météorite de Saint Aubin (Aube), constituée en majorité de fer (sidérite), tombée il y a 50.000 ans environ. Un premier fragment de 68 kilogrammes a été découvert en 1968 par un agriculteur qui labourait son champ. Depuis de nombreux autres morceaux ont été récupérés si bien que son poids total atteint la valeur respectable de 7 tonnes, sans doute la plus grosse météorite tombée en France. Son analyse a révélé une composition majoritaire en fer (88,5 %), nickel (11,5 %) (octaédrite) et d’autres éléments métalliques très minoritaires ou à l’état de traces. C’est une météorite ferreuse typique.
► Le plus gros fragment recueilli sur Terre est issu d’une énorme météorite nommée Hoba qui devait mesurer plusieurs kilomètres de diamètre. Ce morceau qui pèse 66 tonnes a été retrouvé en Namibie en 1920.
Cette liste ne constitue qu’un très petit aperçu des météorites tombées et récupérées sur notre Terre mais n’ayant cependant pas donné lieu à des catastrophes planétaires ou régionales
Quelques grands impacts terrestres
Quand on regarde les images des grands corps, planètes et satellites, transmises par les sondes, on voit immédiatement qu’un certain nombre possède une surface rocheuse marquée par des cratères, signatures de grosses météorites. L’astre le plus typique est la Lune qui, en l’absence d’atmosphère et avec une érosion très lente (bombardement de micrométéorites, contraintes thermiques sur les roches), présente une surface constellée de cratères de toutes tailles, bien conservés.
La Terre n’a pas échappé à ces bombardements mais la tectonique des plaques et l’érosion ont altéré et modifié sa surface rendant invisibles de nombreux cratères. Cependant des études géologiques permettent de savoir si une formation est un ancien cratère, par exemple si on trouve des roches appelées impactites qui ont été modifiées lors de l’impact (d’où leur nom) sous l’influence de hautes températures et fortes pressions. Actuellement, environ 200 cratères d’impact d’astéroïdes sont bien identifiés sur terre…
► Il y a 66 millions d’années un véritable cataclysme planétaire a été déclenché par la chute d’un astéroïde dont la taille a été estimée à plus de 10 kilomètres de diamètre. L’énergie associée à cet impact a été phénoménale, on parle de plusieurs milliards de fois celle de la bombe atomique d’Hiroshima ! La collision a eu lieu à l’extrémité de la péninsule du Yucatan, au Mexique. Sa trace correspond au cratère de Chicxulub.
Les conséquences de cette chute ont été catastrophiques, entrainant la mort de tout organisme vivant sur des centaines de kilomètres à la ronde. Un tsunami monstrueux de plusieurs kilomètres de hauteur a balayé la Terre, accompagné d’intenses phénomènes volcaniques, et une énorme quantité de matière projetée dans l’atmosphère a provoqué un obscurcissement pendant plusieurs années suivi d’un changement climatique d’une durée estimée à environ 10.000 ans.
Cet événement est considéré comme responsable d’une grande extinction (50 % des espèces vivantes) en particulier celle des dinosaures non aviens et des ammonites dans les océans. Il marque la transition entre l’ère secondaire (mésozoïque) et l’ère tertiaire (cénozoïque).
► En France, un autre cratère d’une certaine importance est celui de Rochechouart-Chassenon situé dans une partie des départements de la Haute-Vienne et de la Charente. C’est un exemple intéressant car l’érosion a effacé quasiment toute trace du cratère primaire dans le paysage et ce n’est que grâce aux roches de la région (les brèches), broyées, fracturées, remaniées, que l’on a pu établir l’existence d’un très ancien cratère daté de 206 millions d’années soit peu de temps avant la transition Trias-Jurassique. Il a été attribué à la chute d’un astéroïde d’environ 1500 mètres de diamètre qui a creusé un cratère de 20 kilomètres de large, tout dévasté dans un très large rayon et profondément impacté les roches jusqu’à quelques kilomètres de profondeur. En fait ce cratère n’a été révélé qu’en 1969 par le géologue François Kraut du Muséum National d’Histoire Naturelle.
► Le 30 juin 1908, dans la région de la Toungouska en Sibérie, une formidable explosion se produisit, abattant 60 millions d’arbres sur environ 2000 kilomètres carrés. Il n’y eut qu’une victime, la région étant pratiquement désertique. Un séisme accompagna cette explosion dont la puissance a été évaluée à un millier de fois la bombe d’Hiroshima. Par la suite aucun cratère ni débris ne fut retrouvé sur place. Plusieurs hypothèses surréalistes furent émises mais la plus probable a longtemps été qu’un astéroïde ou une comète avait explosé. Cependant il était curieux qu’aucun débris ne soit associé à cet événement.
Récemment, en 2013, quelques petits débris ont été retrouvés si bien que l’explication proposée est une onde de choc dévastatrice liée à une énorme météorite qui n’aurait pas explosé mais frôlé la Terre à une dizaine de kilomètres d’altitude et à grande vitesse (11 kilomètres par seconde) avant de rebondir dans l’espace.
► Enfin un dernier exemple d’impact météoritique, non le plus destructeur mais le plus spectaculaire car relativement récent (autour de 50.000 ans) et encore peu affecté par l’érosion. Il s’agit du « Meteor Crater » dans l’Arizona, visité chaque année par de nombreux touristes. Son diamètre est compris entre 1200 et 1400 mètres, sa profondeur est de 190 mètres. L’objet responsable de cet impact devait avoir 50 mètres de diamètre et peser environ 300.000 tonnes dont 30 tonnes de fragments ont été récupérées. Ils sont majoritairement composés de fer et de nickel. Pour la « petite histoire » des astronautes américains en partance pour la Lune sont venus s’entraîner dans ce site pour se mettre en condition…
Bien évidemment, lors d’un séjour dans l’Arizona, une visite au Meteor Crater s’impose… !
Un astéroïde de belle taille va sans doute frôler la Terre le jour de la Saint Valentin en 2046 mais que les amoureux du futur se rassurent car pour l’instant la probabilité d’un impact sur notre vieille planète reste faible, dixit la NASA…
Alors l’Humanité connaîtra-t-elle le sort des dinosaures ou se détruira-t-elle des nombreuses erreurs qu’elle aura accumulées … ?
Notes
- Une expérience amusante : si l’on dispose d’un récipient recueillant fréquemment de l’eau de pluie, l’on peut, en parcourant le fond de l’eau avec un aimant, attirer de minuscules paillettes de fer bien visibles avec une bonne loupe…
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